Les cours venaient tout juste de se terminer pour June et les autres lycéens en ce mercredi. Enfin, ils allaient tous pouvoir profiter d’un après midi pour faire tout ce que bon leur semblait… Du moins si comme June, ils avaient la chance de n’avoir rien à faire pour les cours du lendemain. Studieuse, elle s’était arrangée pour faire tout du Week-end. Elle était donc tranquille mais n’avait rien de prévu pour autant. En même temps, June n’est pas du genre à prévoir tout à l’avance, préférant vivre au jour le jour autant qu’elle le pouvait en suivant ses envies du moment. Alors qu’elle ouvrait son casier en vue d’y glisser ses livres dont elle n’aurait plus besoin avant le lendemain, un petit papier en tomba. Un petit papier où se trouvait un numéro de portable et quelques mots : “Appelle moi si tu n’as rien de prévu cet après-midi. Ca serait cool qu’on se voit après les cours.” Pas de signature. Mais cette écriture, elle ne la connaissait que trop bien. C’était celle de Julian, capitaine de l’équipe de Basket du lycée. On ne comptait plus les filles qu’il avait dans son tableau de chasse et il s’était mis dans la tête depuis plusieurs semaines maintenant, que sa prochaine proie serait June. Et ça, June l’avait bien compris. Il ne cessait de se montrer insistant avec elle, mais si les autres lui avaient dit oui facilement, ce n’était pas son cas à elle. Seulement, lui ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire et la jeune fille commençait sérieusement à trouver ça lourd et pénible. Ca ne pouvait plus durer. Si elle n’avait pas été assez claire jusque-là, il fallait sérieusement qu’elle aille lui mettre les points sur les i. Maintenant. Peu lui importait qu’à cette heure, il devait se trouver dans les vestiaires après le cours d’éducation physique des garçons. Ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Son sac de cours sur l’épaule, elle fila d’un pas décidé vers les vestiaires des garçons dont elle franchi la porte vivement. Quitte à passer pour une furie, mais tant pis. Elle avait d’autres chats à fouetter que de se préoccuper de ce que les garçons du vestiaire pourraient penser d’elle en ce moment précis. Elle se fichait d’ailleurs généralement de ce que les autres pensaient à son sujet, de toute façon. Ca n’allait pas changer maintenant.
« Julian !!! »Son entrée dans les vestiaires avait surpris les quelques garçons qui s’y trouvaient et sans vraiment les voir, elle s’était bien rendu compte que certains d’entre eux s’étaient empressés de remonter leurs boxers ou leurs pantalons en l’ayant entendue débarquer pendant que d’autres attrapaient de quoi cacher une partie de leur corps qu’ils ne voulaient pas dévoiler. Mais loin de leur accorder de l’intérêt, June n’avait d’yeux que pour Julian, vers qui elle s’avançait d’un pas franc et décidé, sans faire attention à ce qui se passait autour. Elle ne s’arrêta qu’à quelques centimètres de lui et les yeux dans les siens, lui accorda tout le mépris qu’elle avait à son égard.:
« Que ce soit clair, tu m’oublies, passe à autre chose, et reprends ça. »
Lui ordonna-t-elle en lui jetant le petit mot qu’elle avait trouvé dans son casier quelques instants plus tôt. Elle avait fait ensuite demi tour en vue de sortir de cette pièce à l’odeur pas très ragoûtante mais la voix de Julian n’avait pas manqué de se faire entendre à nouveau. A croire qu’il n’avait aucune dignité:
« Une seule fois June, ne fais pas celle qui veut pas, je sais qu’au fond t’en as envie aussi…»
Il tenait à sa vie? Vraiment? Ce genre de propos l’insupportait. Comment lui faire comprendre qu’il n’avait pas la moindre chance avec elle? S’il était têtu, il allait se heurter à un véritable mur avec elle, car elle ne comptait pas céder à son manège. Ca serait mal la connaître. Prise de court face à ces mots, elle s’était arrêtée et son regard s’était arrêté sur le premier garçon présent dans son angle de vue. Un garçon. Dont elle ne connaissait pas le prénom. Sans réfléchir, elle s’avança vers lui et avant qu’il ai pu comprendre ce qui se passait, elle vint l’embrasser sensuellement avant de se pencher vers son oreille pour y murmurer discrètement:
« Désolée pour ça. Si tu veux qu’on en reparle, rejoins moi au Délices d’Alice, c’est moi qui invite. Je te dois bien ça.»
Un dernier baiser sur les lèvres du garçon pour que l’illusion soit complète et elle se retourna vers Julian:
« N’y pense même pas. D’après ce qu’on dit, tu vaut pas le coup. Lui par contre… »
Ni une ni deux, elle sorti alors du vestiaire pour prendre la direction du rendez-vous indiqué.
Elle n’était pas fière de ce qu’elle venait de faire, mais elle était à bout. Ce n’était pas son genre d’embrasser un garçon qu’elle ne connaissait pas et encore moins de cette façon là, mais elle n’en pouvait plus, il allait la rendre dingue à force. Tout ce qu’elle espérait, c’est qu’elle n’avait pas donné une mauvaise image d’elle au garçon qu’elle venait d’embrasser et qui lui, n’avait rien demandé dans tout ça. Ce garçon, elle ne l’avait encore jamais quand elle y pensait. Ce devait être un nouveau. Ce qui accentua davantage le malaise qu’elle commençait à éprouver à son égard. Elle avait bien fait de l’inviter à la rejoindre. Au moins, elle pourrait s’expliquer et rétablir la vérité. Encore fallait il qu’il veuille bien venir…
Alors qu’elle pensait au lycéen inconnu, elle poussa la porte des délices d’Alice qui était plutôt bien rempli comme à son habitude. Cet endroit était absolument parfait pour les gourmands comme elle. Et déguster une petite pâtisserie en compagnie de, elle l’espérait qu’il vienne, un garçon plutôt mignon à première vue, ça ne serait pas pour lui déplaire. Elle ne pouvait cependant s’empêcher d’appréhender le fait qu’il ne vienne pas. Elle n’avait même pas son numéro pour s’expliquer avec lui. Et elle espérait bien qu’il ne la laisse pas culpabiliser jusqu’au lendemain. L’idée de devoir chercher après lui dans tout le lycée dès le lendemain ne la tentait pas du tout.
Anxieuse à cette éventualité, elle gardait son attention posée sur la porte d’entrée quand soudain, elle avait senti son cœur manquer un battement. Il était là, l’air un peu confus, mais il était là. Et immanquablement, elle pris sur elle de lui accorder un petit signe pour l’inviter à la rejoindre et alors qu’il s’avançait vers elle, elle repris la parole, sans cacher son soulagement…
Avec une pointe d’inquiétude cependant dans sa voix tremblante:
« Merci tu es venu… J’avais peur que tu ne viennes pas, que tu m’en veuilles ou… Excuse moi, installe toi. Tu dois vraiment me prendre pour une furie… »
Et il n’aurait pas tort à son sens. Quiconque connaissait June savait qu’elle se faisait souvent remarquer. Mais de cette façon là, c’était une première. Et elle était immanquablement confuse que ce soit lui qui en ait fait les frais.