Elle ne savait rien de lui, pas même son prénom… Mais déjà, elle lui devait bien des explications, et le jeune homme face à elle s’était montré impatient d’en venir aux faits. Chose qu’elle pouvait largement comprendre. C’était normal qu’il veuille comprendre… Ou qu’il veuille lui mettre les points sur les i. Il le pouvait tout aussi bien et elle n’aurait pas à lui en tenir rigueur. En revanche, il arborait un petit sourire, ce qui rassurait un peu June… D’une il était venu, et de deux, ce petit sourire pouvait démontrer qu’il n’était pas totalement en colère sur elle. Et tant mieux. Elle qui adorait cet endroit aurait été davantage mal à l’aise qu’il crée un esclandre ici même. Si ça devait arriver, sûr qu’elle ne remettrait jamais les pieds ici. Et ce serait dommage pour elle car les macarons ici, c’était une tuerie. C’est d’ailleurs ce qu’elle avait décidé de prendre. Un macaron menthe framboises avec en accompagnement un macchiato caramel au beurre salé. Le jeune homme face à elle avait demandé ce qu’il voulait avant de reporter son attention sur elle. Maintenant que la serveuse était partie, elle pouvait lui répondre plus aisément. Bien que le malaise qu’elle ressentait devait être palpable, mais c’était elle qui s’était mal comportée, et elle savait qu’elle devait assumer.
« Je sais, j’aurais pas dû… Mais à situation désespérée, mesure désespérée… Ca fait des semaines que Julian me fait vivre un enfer, a des gestes ou des paroles déplacées, il s’arrange souvent pour m’attendre à la sortie de mes cours et je l’ai déjà retrouvé à attendre chez moi, en compagnie de mes parents, en train de jouer le petit ami parfait auprès d’eux, à tel point qu’il s’est retrouvé à être invité à manger à la maison et je t’avouerais que je n’en peux plus. Aujourd’hui, c’était le numéro de son portable dans mon casier, ça peut être mignon, je sais, mais Julian semble s’être mis en tête depuis l’année dernière de sortir avec toute les filles qu’il décide, et comme ça marche pas avec moi, il persiste, mais ça en devient oppressant, et j’ai tout tenté jusque là pour lui faire comprendre qu’entre lui et moi, il n’y aura rien… Mais il persiste et je ne sais plus quoi faire. Oui, j’ai été trop loin dans mes gestes envers toi aujourd’hui, je sais, je ne me suis pas non plus préoccupée de savoir si tu as une petite amie qui risque d’apprendre cette histoire, ou si tu es gay, j’ai pensé qu’à moi et à mon envie d’être débarrassée de lui, mais le pire dans tout ça, c’est que je sais même pas si ça a marché. Ca n’excuse en rien ce qui s’est passé et d’ailleurs je ne te demanderais pas de me pardonner. Je voulais juste qu’il y croit pour, je l’espère, qu’il lâche l’affaire. Je te promets juste que ça ne se reproduira plus. S’il n’a pas compris, j’essayerais de trouver autre chose et ne plus t’impliquer là dedans et sache que je suis désolée, vraiment… »
Elle n’attendait pas un pardon de sa part, mais c’était le moins du monde de s’excuser auprès de lui. Au moins, il savait à présent pourquoi elle s’était comportée de la sorte. Elle aurait préféré faire sa connaissance autrement, mais d’un autre coté, si elle devait retourner en arrière, elle ferait la même erreur, elle le savait bien. En tout cas, elle savait que si son numéro n’avait pas marché envers Julian, elle ne se jetterait plus sur le premier venu comme elle l’avait fait aujourd’hui. Son interlocuteur était plutôt mignon, ce n’était pas June qui pensait le contraire. Des traits fins, des yeux bleus, les cheveux foncés, il avait beaucoup de charme. Dommage pour lui qu’il se soit trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
« Pardon d’être curieuse, mais je connais l’équipe… Et c’est un peu pour ça que je suis allée vers toi tout à l’heure plutôt que vers un autre… Tu as l’air d’être nouveau ici… Tu es arrivé quand? J’aimerais bien, si tu es d’accord, qu’on reprenne à zéro toi et moi. Je m’appelle June. Et toi? »
Si tant est qu’il puisse vouloir faire connaissance, en tout cas, elle se gardait bien de garder ses mains chez elle à présent. Il était mignon, certes, mais non, elle se devait d’être raisonnable, pour rien au monde elle ne tenait à ce qu’il parte de là. Elle ne pouvait cependant empêcher son regard de pétiller lorsqu’elle croisait le sien, mais elle espérait vivement qu’il ne se rende compte de rien.
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Mar 29 Aoû - 13:44