"Je me présente, je suis le docteur Ryan Shane Kane, médecin aux urgences de l'hôpital d'Ottawa. J’étais marié à Julia Fallen, avec qui j'ai un fils de cinq ans, Jackson. Nous vivions dans un luxueux appartement dans le centre-ville.
L'histoire qui va suivre est la mienne, vous allez découvrir ce qui s'est passé dans ma vie. Vous êtes prêts, commençons au début.
Mon enfance :
Le nom Kane, à Ottawa n'est pas inconnu, en effet, mon grand-père et mon père sont neurochirurgiens pour le premier ou chirurgien thoracique pour le deuxième, réputé et pas seulement en Australie. Mon père est devenu directeur de l'hôpital d'Ottawa et il y est toujours, mais ça, je vais y revenir plus tard.
À l'époque, mon père est en passe de devenir le médecin réputé, ce qu'il est devenu, c'est là que je fais mon apparition, le 21 Juillet exactement. Fils d'un grand médecin et d'une politicienne talentueuse, héritier des Kane.
C'est l'hiver dehors, il ne fait pas spécialement froid, et bien évidemment la neige n'est pas de la partie comme chaque année. Très tôt j'ai eu le droit à une excellente éducation, ma famille étant bien souvent à la Une des médias, en participant à des soirées mondaines ou caritatives, je devais ne pas leur faire honte et apprendre à tenir l'étiquette, je ne suis pas de toutes les soirées en question mais de certaines, une fois en étant en âge.
Comme tout enfant, ma vie est rythmée par l'école et certaines activités extrascolaires. Commençons par l'école, l'un des établissements les plus sélects du continent, privé et dédié à l'élite de demain, voilà où je mène ma scolarité pour mes études élémentaires (primaires). En activité extrascolaires, on m'impose l'escrime et la danse de salon, quelle barbe, mais on ne me laisse pas la voix au chapitre. Trois ans après ma naissance, la famille s'agrandit avec la venue au monde de mon petit frère Alex, un amour, on est vite devenue complices.
Mon enfance ne contient rien qui mérite d'être abordé. Il n'y a rien de spécial, une enfance normale en somme, avec un père trop absent. Une mère qui ne jure que par sa carrière, mais un frère adorable et une nounou aux petits soins pour ses deux protégés.
Adolescence et cotillons :
J'ai atteint l'adolescence, mais cette puberté a bouleversé mes plans. D’un ma famille s’installe à New York et de deux, même si je savais ce qui se passait, j'ai eu un peu de mal à accepter de ne pas avoir le contrôle sur ma vie. Trois sans plus tard Alex a eu droit au même bouleversement, mais je fus là pour lui ne serais ce que par vidéo conférence. Mais cela m'a permis d'atteindre un jour que je chéris. Mes seize ans. Cette année, le Waldorf-Astoria hôtel de New York accueille le bal des débutants, où les jeunes font leur entrée dans la haute société.
Vu ma famille, je fais partie des quinze jeunes hommes invités, je suis conscient que je rentre dans la catégorie de l'un des meilleurs partis, mais je n'ai aucunement l'intention de me mettre dans une relation avec l'une de ces filles présente. Et en parfaits gentlemen, j'accepte de danser avec nombre de jeunes filles présentes, je crois que c'est la seule fois où je suis ravi d'avoir pris des cours de danse de salon. Les pères qui ont emmené leur précieuse fille sont à la fois attendris, mais surveillent le comportement des jeunes hommes : ici les bonnes manières sont de rigueur, et je me comporte avec ma cavalière principale comme le compagnon idéal pour ce soir.
Mais cette soirée mondaine est un nid de tractations entre parents pour de futurs mariages. Ne supportant pas cela même si les mondanités ne me dérangent pas, je décide d'aller prendre l'air. Quand je pense que dans trois ans Alex va se retrouver dans la même situation que moi, je ne peux m'empêcher de le plaindre silencieusement. Mais au bas de l'immeuble, je surprends une serveuse, le nez levé, regardant les étoiles. Quand elle m'entend, elle se retourne, sa beauté me transcende.
Elle a de jolis yeux sombres bridés, des cheveux noirs retenu en queue-de-cheval, un léger rouge à lèvres qui rehausse le rose de ses lèvres, un sourire franc et sublime, ses traits clairement asiatiques se gravent dans ma mémoire. On se regarde dans un silence pesant.
Elle brise le silence la première. Plus exactement elle rigole, puis tout naturellement la discussion s'engage. On parle beaucoup, mais son patron l'a rappelé à l'ordre. Avant qu'elle ne parte, j'exprime le souhait de la revoir, je lui demande son numéro, elle sourit et fait oui de la tête, je lui passe mon téléphone, elle inscrit son numéro et son nom" Meï" elle s'envoie un sms pour avoir mon numéro et me glisse un " J'attends ton appel."
Meï
Dès le lendemain du bal, j'ai appelé la fille qui doit avoir à peu près mon âge. Je suis tombé sur sa boîte vocale. Malgré un ton hésitant, j'ai pu dire mon message et lui propose de se voir deux soirs plus tard. Ce n'est qu’en soirée qu'elle me répond par message : elle accepte avec plaisir, je suis surexcité. Et ne tient pas en place, sous le regard intrigué de mes parents, mais amusé de celui d'Alex à qui je lui parlais de ma rencontre. Le rendez-vous est pris pour le lendemain. Au programme, une promenade le long de l’East River et deux hot-dogs. Ce fut une soirée unique malgré un mois de novembre particulièrement froid. Je lui passe ma veste quand je la vois frissonner, on a énormément parlé et n'avons fait que ça : je suis un garçon qui sait se tenir.
On n’avait pas prévu, mais on s'est revu dès le lendemain car elle avait oublié de me rendre ma veste. Très vite, on s'est rapproché et nous nous sommes mis à sortir ensemble sérieusement, au grand damne de mes parents qui voyaient tout leur espoir de me voir marié à une jeune fille de bonne famille s’envoler. Meï ne faisait pas partie de notre monde, ni de notre rang, me rabâchait mon père, mais ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison ignore ? De toute façon, je compte faire comme j’ai envie. De plus, je peux compter sur Alex en cas de besoin.
Je vivais avec Meï quelque chose que peu de jeunes de mon rang avaient la possibilité de vivre : être avec celle pour qui mon cœur bat. Elle m’apportait une certaine légèreté et fraîcheur qui me manquait tant. De mon côté je fis entrer Meï dans mon monde fait de strass et de paillettes, de soirées mondaines et d’Une des magazines. Même si au départ elle avait été craintive, très vite elle démontre une aptitude à naviguer dans ce milieu avec une aisance et une facilité qui faisait bien défaut à certains jeunes nés dans cet univers. Elle me surprenait et augmentait mon amour pour elle. Pour son seizième anniversaire, elle a voulu sauter le pas avec moi.
J’ai toujours seize ans et Meï aussi. Depuis notre rencontre, on est toujours aussi amoureux, un amour indestructible, on se moque des convenances, on s’aime, c’est tout ce qui compte. Une mauvaise nouvelle vient assombrir notre relation. Ma mère vient d’être nommée assistante d’un membre du capitole. On va devoir déménager pour Washington DC. La veille de mon départ, on passe une nuit à deux, une nuit qui restera dans ma mémoire comme une marque indélébile. Mais c'est le cœur lourd que je quitte cette ville, Alex lui et enjoué et heureux. On est en septembre.
Dès lors, tous les mois, je lui écris une lettre, pour lui raconter ma vie dans cette nouvelle ville, mais inexorablement, je n’ai pas de retour, mais je continue de lui écrire encore et encore. Je pense continuellement à elle, mais en septembre de mes dix-huit ans une nouvelle vie m’attend, mais Méï occupe toujours une partie de mes pensées.
De Georgetown, à Stanford et Ottawa :
Je fais mon entrée à l'université de Georgetown à Washington DC. Je suis en prépa med, c'est un pré requis pour intégrer des études de médecine par la suite. J'y suis pour trois ans. Durant mes deux premières années, inlassablement, j'envoie des lettres à Meï , mois après mois. Mais je n'ai toujours pas de retour, dès lors, au final, je laisse tomber mes écrits pour elle, et pour ma troisième année à Georgetown, je me plonge à corps perdu dans mes cours.
Je travaille comme un dingue. Grâce à l'argent de ma famille, je n'ai pas besoin de me trouver un job. Après ces trois ans, je postule à l’université de Stanford en Californie, en cursus médical. Je suis accepté, j'ai un dossier en béton armé. J’ai vingt-deux ans quand je commence mes études de médecine. Au cours des quatre années qui suivent, les études sont ma principale activité, et c’est dur. C’est durant ma troisième année que je rencontre, Julia. Après Meï, elle est la première qui fit battre mon cœur. Elle est étudiante tout comme moi, mais pas en médecine, en droits, une future avocate. À vingt-six ans, je finis mes études et épouse Julia à San Francisco, ville originaire de ma femme. Je suis retourné à Washington pour la remise du diplôme de secondaire d'Alex et l'accompagne à Paris avec mon père à sa participation au bal des débutants, je lui fis part de mes conseils précieux, contrairement à moi, une jeune fille à trouver grâce à ses yeux. Dans cet intervalle, mes parents divorcent, mon père retourne à Bowen où on lui offre le poste de directeur d'un des hôpitaux de la ville. Mes deux parents ne se revoient que lors d’occasions spéciales et à la surprise de tous, Alex décide de faire des études d'architecture.
Après quatre années passées en Californie à Stanford, en cursus médical, je suis résident, et me spécialise pour devenir médecin urgentiste dans l'hôpital dirigé par mon père. À vingt-huit ans, Julia et moi accueillons un nouveau membre dans notre famille, notre fils, un garçon prénommé Jackson qui devient rapidement ma raison de vivre.
À trente-deux ans, je fini mes sept années de résidence et obtiens mon diplôme final pour être médecin avec la spécialité d’urgentiste. Grâce au réseau de mon père, j’ai la possibilité d’exercer dans cet hôpital d'Ottawa. Malheureusement après sept ans de mariage, ce dernier bat de l’aile. Le divorce est vite prononcé et les relations sont très tendus : Mais devant notre fils, on reste amis et cordiale.
À maintenant, trente-trois ans, je suis les traces de mon père en devenant médecin. Je n’entretiens aucune relation, je me concentre à mon travail et à Jackson dont j’ai la garde exclusive sa mère ayant disparu de nos vies. Alex, après avoir eu son diplôme, a rejoint un cabinet d'architecture à Boston où il se plaît, malgré un emploi du temps chargé, on arrive toujours à se voir...
Mais je sens que la vie me réserve encore plein de surprises et j'ai bien hâte de les découvrir
Accueil 
Mer 6 Mar - 17:11
