Ivy : Poste 6 (Final)

Étant bien apprêtée, cette fois… Ayant fait en sorte de bien t'organiser, ne point perdre trop de temps, voilà que tu descendais, presque en trombe ; essoufflée, angoissée, à l'idée que la situation entre ton ex-époux et ton nouvel amant, n'éclate promptement…

Affaires en mains, que ton bien-aimé te prenait, en tout homme galant qu'il demeurait ; te signalant que vous n'aviez plus rien à faire ici, tu approuvais d'un léger signe de tête, prête à lui emboîter le pas - fuir à la vue nauséabonde de cet homme violent, que vous vous mépreniez, malgré le sang-froid conservé, lorsque tu l'entendais t'appeler… Vous empêchant de vous exécuter…

« Ivy, tu ne peux pas partir… Pas avec lui… Ce n'est pas possible… » Ajoutait-il, véhément… Tentant de contenir sa colère latente, cependant que tu laissais s'échapper un soupir, aussi léger qu'une brise… Te réprimant de lever les yeux au ciel, agacée… Il était bien remonté, tu le consentais… Certainement que la conversation qu'il y eut un peu plus tôt, entre les deux hommes, ne furent des plus agréables, courtoises… Et si vous ne vouliez que cela se dégrade, mieux ne valait-il guère le braquer davantage… Néanmoins, tu ne pouvais te laisser malmener… Plus maintenant, plus jamais…

« Bien sûr que c'est tout à fait possible, Montgomery… On y compte bien… Je compte bien le faire, et ce n'est certainement pas toi qui pourras nous contredire, nous en empêcher… » - « Même si je te disais qu'on efface tout, que je te pardonne tout ce qui s'est passé, et qu'on recommence à zéro ? » Te retournait-il, sans ménagement. Se risquant à s'approcher, à passer sa main ; la posant sur la tienne, délicatement, à mesure que tu te marquais d'une pause… Louchant entre son contact et son regard, hébétée, assommée, le temps de quelques minutes seulement… Non, ce n'était guère plausible… Il ne pouvait être sérieux… Il n'en était capable…

« Vraiment ? Tu es sérieux ? Tu serais capable de cela ? » Le questionnais-tu, alors que ton âme cognait, tambourinait dans ta cage thoracique… Que tu le vis approuver, dans un silence serein, mais troublant… Rien qui ne rassurait, n'était bienveillant… Un souhait que tu avais tant désiré, jadis… Que tu avais tout fait, tout tenter pour que votre flamme incandescente, le fruit de votre amour, devient, à nouveau, éternel, inconditionnel - une romance dorée, passionnée, sincère, que tu avais retrouvé dans le regard envoûtant, l'âme affriolante de Ryan, désormais. Et que, pour rien au monde, tu ne laisserais…

« Je suis navrée, mais cela ne marche plus… Je ne te crois plus, Montgomery… Bien trop souvent, j'ai cru en toi, en cet amour que nous partagions, que je voulais retrouver… Mais c'est trop tard… Je ne serais plus ta marionnette, ta victime… » Prenais-tu ton courage à deux mains, pour le lui avouer, sans ménagement… Te dégageant de son emprise, lui montrer que tu étais sérieuse, déterminée, tout autant… Qu'il n'y aurait plus de retour en arrière, à présent…

« Tu pourrais tout faire pour me retenir, me garder, sache que ce sera vain… Tu as tout fait pour que cela se passe ainsi… Tu as fait ce choix… Et j'ai trouvé bien mieux que toi… Quelqu'un que j'aime vraiment… » Tu te marquais d'une autre pause ; brève, certes, en remarquant que cela ne plaisait à ce dernier, qui fulminait davantage, menaçant de se jeter sur vous… Et bien que tu fusses quelque peu effrayée… Que tu craignais qu'il ne s'en prenne à ton nouveau compagnon, à vous, tu te sentais prête à t'envoler, à vivre à ses doux cotés… Vivre, savourer votre romance dorée… Et que Montgomery ne devienne plus qu'un vague souvenir, plongeant dans les sombres abysses, les méandres de l'oubli… « Puisse cette nouvelle vie te combler… » Achevais-tu, bien que tu le découvrisses s'empourprer davantage, serrer les poings - que tu le vis s'emporter, à un point tel que, finalement, vous le découvriez s'attaquer au plateau d'échecs, prônant sur le bas comptoir. Le balançant, fou de rage, dans votre direction, néanmoins que vous l'esquivez de justesse… Glissant dans l'embrasure de la porte, que vous claquiez sciemment, avant de débouler l'allée, comme des forcenés… Que le jeune homme se trouvant à l'intérieur, s'en prenait au fin mobilier, dont les échos se faisaient, bel et bien, ressentir, entendre, au milieu d'un silence pesant, inachevé…

Les effets rapidement placés dans le coffre du chef des urgences… Les ceintures attachées, c'est ainsi que vous vous libériez de son effroyable emprise ; vous éloignant de la demeure, qu'Ô grand jamais, vous ne reverriez…





Passant le seuil ; retrouvant l'appartement de ton bien-aimé, voilà que vous déposiez le sac de change, tandis que vous en profitiez pour regagner la cuisine, où, pour tenter de vous rafraîchir, de te remettre de tes folles émotions, tu en profitais pour vous servir un fin breuvage… Bien que tu eusses encore bien du mal à calmer tes ardeurs, sur l'instant… Te passant une main délicate, derrière ta nuque… Te sentant encore engourdie, peu rassurée par cet événement...

Tu crus entendre, dans la volée, Ryan, qui laissait échapper un léger soupir… Bien que tu n'en fusses certaine, pour autant… Tu te risquais, dont, à le toiser tendrement, mais tout aussi angoissée, inquiète de son état...

« Hey… Est-ce que ça va ? » Le questionnais-tu, à mesure que tu t'approchais de lui. Cependant, que tu te mordais la lèvre inférieure, te sentais affreusement, mal, à l'idée même de lui avoir imposé cela : de l'avoir mis dans une situation aussi houleuse, toxique… D'avoir eu à confronter ton ex-mari, quand bien même, tu l'avais certifié qu'il ne devait être présent…

« Je suis sincèrement désolée, Ryan. Vraiment… Je… Je ne pensais pas qu'il serait là, qu'on le croiserait… Qu'il t'arriverait, nous arriverait ce genre de choses… » Lui soufflais-tu, contrite… Te risquant à lui prendre ses mains, bienveillante, tendrement. Comme pour lui donner un semblant de confort, de réconfort, ensemble… Combien tu demeurais sincère dans tes propos, tes sentiments… Que cela ne le traumatiserait, ne le froisserait, de quelques manières que cela fut… Qu'il ne t'en tiendrait trop rigueur…

Fort heureusement, à présent, vous étiez délivrés de toutes ces obligations, son sombre courroux… De ses sombres tourments… Si le beau brun le désirait toujours, vous pouviez vivre votre douce romance, profiter de vous, de sa charmante petite merveille, désormais… De tourner cette page, ensemble… Une bonne fois pour toutes…